I found this interview while searching the Internet this morning, but I don't speak French, so I can't read it. If there's anybody here who would be willing to translate it into English, I would really appreciate it. Thank you in advance.
Carlos Rodriguez : « Une partie d'échecs »
Carlos Rodriguez, l'entraîneur de Justine, était un homme heureux. Comme d'habitude, son analyse de la finale se voulait pointue.
A quel genre de match avons-nous assisté ? A un match assez étrange avec une guerre des nerfs très intéressante. Il y eut des erreurs tactiques de part et d'autre mais elles font partie du jeu. Ce fut en réalité une partie d'échecs.
Clijsters a-t-elle selon vous craqué mentalement ? Il ne m'appartient pas de répondre à cette question. Je préfère me focaliser sur Justine en disant qu'elle a un petit peu mieux géré la situation que Kim. Elle n'était pas tendue sur le court, sauf en milieu de premier set lorsqu'elle n'a plus réussi à jouer point par point sans penser à la suite. Heureusement, Kim lui a donné des ballons d'oxygène et le grand mérite de Justine est d'avoir su en profiter.
La demi-finale épique contre Capriati ne l'a-t-elle pas, paradoxalement, aidée ? Si. L'extrême tension de ce match extraordinaire, l'heure tardive et tout le reste ont fait que Justine a eu le sentiment que son tournoi était réussi même si elle perdait la finale.
Comment était-elle samedi avant le match ? Personnellement, je ne savais pas à quoi m'en tenir mais à l'entraînement, elle prenait plus son temps que d'habitude pour ménager sa cuisse gauche. A un moment, elle est venue me dire : « Carlos, je ne sais pas si je vais tenir le coup ce soir mais cette finale, j'y crois. Je te l'assure ! » Je me suis dit alors que ça irait peut-être…
Une finale en trois sets lui aurait-elle été fatale ? Si le match avait dépassé deux heures, les choses se seraient compliquées. A plusieurs reprises sur des longs échanges, Justine m'a dit que sa jambe brûlait. Le gain du premier set lui a fait beaucoup de bien.
A quelles émotions avez-vous été confronté sur la balle de match ? Rien à voir avec Roland Garros ! Cette victoire-ci était inespérée. Le soir de la demi-finale, j'ai eu beaucoup de craintes…
Voilà Justine n 2 mondiale, elle a gagné deux Grands Chelems cette saison. Aura-t-elle encore faim de victoires ? Aucun doute là-dessus : sa faim restera intacte. S'il le faut, je serai toujours là pour lui botter les fesses !
Quel niveau de jeu Justine a-t-elle affiché tout au long de la quinzaine new-yorkaise ? Techniquement, il est perfectible. Au service notamment. Elle gagne la finale en ne passant que 48 % de premiers services ! Il n'y a que contre Safina en huitième de finale qu'elle a servi correctement (61 %). Justine présente encore pas mal de lacunes par rapport à ce que son talent lui permet de faire. On peut encore aller entre 30 et 40 % plus loin dans sa marge de progression.
Reste qu'elle a tout de même battu Clijsters dans le domaine de la puissance… C'est vrai mais c'est une mauvaise chose pour moi ! Je persiste à dire que je veux voir Justine plus offensive parce que sur le terrain, elle est meilleure devant que derrière. Mon summum en tant qu'entraîneur est de la voir gagner en venant chercher plus de points au filet. Si elle réussit à passer régulièrement entre 60 et 65 % de premiers services, le filet lui deviendra plus accessible et son physique sera ménagé. Si Justine veut encore jouer pendant six ans, c'est important.
Carlos Rodriguez : « Une partie d'échecs »
Carlos Rodriguez, l'entraîneur de Justine, était un homme heureux. Comme d'habitude, son analyse de la finale se voulait pointue.
A quel genre de match avons-nous assisté ? A un match assez étrange avec une guerre des nerfs très intéressante. Il y eut des erreurs tactiques de part et d'autre mais elles font partie du jeu. Ce fut en réalité une partie d'échecs.
Clijsters a-t-elle selon vous craqué mentalement ? Il ne m'appartient pas de répondre à cette question. Je préfère me focaliser sur Justine en disant qu'elle a un petit peu mieux géré la situation que Kim. Elle n'était pas tendue sur le court, sauf en milieu de premier set lorsqu'elle n'a plus réussi à jouer point par point sans penser à la suite. Heureusement, Kim lui a donné des ballons d'oxygène et le grand mérite de Justine est d'avoir su en profiter.
La demi-finale épique contre Capriati ne l'a-t-elle pas, paradoxalement, aidée ? Si. L'extrême tension de ce match extraordinaire, l'heure tardive et tout le reste ont fait que Justine a eu le sentiment que son tournoi était réussi même si elle perdait la finale.
Comment était-elle samedi avant le match ? Personnellement, je ne savais pas à quoi m'en tenir mais à l'entraînement, elle prenait plus son temps que d'habitude pour ménager sa cuisse gauche. A un moment, elle est venue me dire : « Carlos, je ne sais pas si je vais tenir le coup ce soir mais cette finale, j'y crois. Je te l'assure ! » Je me suis dit alors que ça irait peut-être…
Une finale en trois sets lui aurait-elle été fatale ? Si le match avait dépassé deux heures, les choses se seraient compliquées. A plusieurs reprises sur des longs échanges, Justine m'a dit que sa jambe brûlait. Le gain du premier set lui a fait beaucoup de bien.
A quelles émotions avez-vous été confronté sur la balle de match ? Rien à voir avec Roland Garros ! Cette victoire-ci était inespérée. Le soir de la demi-finale, j'ai eu beaucoup de craintes…
Voilà Justine n 2 mondiale, elle a gagné deux Grands Chelems cette saison. Aura-t-elle encore faim de victoires ? Aucun doute là-dessus : sa faim restera intacte. S'il le faut, je serai toujours là pour lui botter les fesses !
Quel niveau de jeu Justine a-t-elle affiché tout au long de la quinzaine new-yorkaise ? Techniquement, il est perfectible. Au service notamment. Elle gagne la finale en ne passant que 48 % de premiers services ! Il n'y a que contre Safina en huitième de finale qu'elle a servi correctement (61 %). Justine présente encore pas mal de lacunes par rapport à ce que son talent lui permet de faire. On peut encore aller entre 30 et 40 % plus loin dans sa marge de progression.
Reste qu'elle a tout de même battu Clijsters dans le domaine de la puissance… C'est vrai mais c'est une mauvaise chose pour moi ! Je persiste à dire que je veux voir Justine plus offensive parce que sur le terrain, elle est meilleure devant que derrière. Mon summum en tant qu'entraîneur est de la voir gagner en venant chercher plus de points au filet. Si elle réussit à passer régulièrement entre 60 et 65 % de premiers services, le filet lui deviendra plus accessible et son physique sera ménagé. Si Justine veut encore jouer pendant six ans, c'est important.