Cédric Nouvel : « Virginie a un tennis facile, qui va de l’avant »
Cédric Nouvel : « Virginie a un tennis facile, qui va de l’avant »08 février 2004 -
Sophie DANGER
L’aventure continue pour Virginie Razzano. La Française, vainqueur samedi de l’Ukrainienne Julia Vakulenko, rencontre dimanche l’Espagnole Anabel Medina Garrigues. Petit portrait rapide par Cédric Nouvel, entraîneur des débuts et premier supporter.
Comment êtes-vous devenu l’entraîneur de Virginie ?
Je connais Virginie depuis qu’elle a sept ans, j’ai été son premier entraîneur et je l’ai toujours suivie. De 7 ans à 13 ans, j’ai été son entraîneur, ensuite, elle a été dans différents pôles France jusqu’à l’âge de 17 ans et puis, elle a choisi, pour des raisons personnelles, de revenir s’installer à Nîmes. Depuis maintenant presque deux ans, elle a recommencé à s’entraîner à Nîmes et nous avons mis en place une petite structure pour la suivre. Nous sommes trois, deux entraîneurs et un préparateur physique, et nous nous partageons les semaines sur le circuit. A priori, elle se trouve bien dans cet environnement là. Virginie a besoin d’avoir un environnement affectif, elle a besoin de faire confiance donc, la plupart des gens qui sont autour d’elle sont des gens qu’elle connaît depuis longtemps.
Comment se sont passées ces retrouvailles ?
Nous avons été un petit peu gênés depuis qu’elle est revenue parce qu’elle a été blessée. Elle a eu six mois d’arrêt mais, avant cette opération, elle a traîné une fracture de fatigue que nous n’avons pas identifié tout de suite et qui l’a handicapé pendant une dizaine de mois. Cela fait donc un an, un an et demi que nous n’avons pas été en mesure de travailler dans de bonnes conditions. Malgré tout, elle était 105ème quand elle est revenue à Nîmes, elle est remontée à la 56ème place avec des petites blessures en août dernier, là, après l’arrêt, elle est 76ème, j’espère que, dans un an, nous serons rentrés dans les 50 premiers.
Quelle est, selon vous, sa qualité première ?
La gentillesse. Ce n’est pas une qualité de joueuse mais, c’est une qualité humaine. En tant que joueuse, elle a un tennis facile, qui va de l’avant, qui correspond a ce qu’est le tennis moderne. Si derrière, elle est capable de fournir le travail nécessaire, il n’y a pas raisons pour qu’elle ne soit pas, d’ici un an ou deux, dans les 20 meilleures joueuses du monde.
Cette collaboration ne vous a-t-elle pas donné envie d’entraîner d’autres joueuses ?
Non. Le circuit est quelque chose de très particulier, qui est difficile à vivre sur le plan humain et sur le plan personnel. Ca suppose que l’on soit déraciné toute l’année. Moi, à titre personnel, j’ai une femme et trois jeunes enfants et je tiens à passer du temps auprès d’eux.
Quel plus vous a apporté cette longue collaboration ?
La force que ça me donne ? Une grosse indépendance d’esprit vis-à-vis d’elle. Au-delà du fait que je la connaisse bien, ça me permet de pouvoir lui dire ce que j’ai à lui dire lorsque j’ai besoin de le lui dire.
Si vous aviez à résumer cette aventure, quel mot utiliseriez-vous ?
Entre nous, c’est une histoire qui est longue, une histoire affective. Elle a pour coutume de dire que je suis son deuxième papa. Le résumé pourrait être celui-là, je suis en peu entraîneur et un petit peu plus que ça.
Si vous aviez à ne garder qu’un souvenir, quel serait-il ?
J’ai une mémoire qui est très sélective et qui est très courte : la victoire de samedi.